samedi 11 février 2012

La valeur du (dé)bat : les chauves-souris sont-elles assez payées ?

Tout à commencé en 2006 aux Etats Unis, pays précurseur s'il en est en matière de santé et d'agriculture, où la pauvre chauve-souris s'est trouvée bien dépourvue quand le malicieux champignon blanc fût venu.
Inutile de parler de chiffres, on n'arrive plus à compter les cadavres : 1 million d'invidus décimés selon certaines sources, 5.7 à 6.7 millions selon le dernier rapport de l'US fish and wildlife.
Alors devant l'ampleur de la catastrophe annoncée, de méticuleux scientifiques ont calculé la valeur ajoutée de l'espèce, rien que ça, en décorticant par une approche purement fonctionnelle (le nombre d'insectes dévorés chaque jour, ou plutôt chaque nuit) le travail fourni. Une belle leçon de "staff equity" à faire pâlir plus d'un DRH...

Une espèce menacée : la Yodamasterjedi


Alors, ça rapporte combien le chiroptère ? ben ça dépend, entre $3,7 milliards  et $50 milliards là encore selon les sources... tout cela parce qu'il faudrait acheter beaucoup plus de pesticides qu'avant si l'espèce disparaissait.




Au delà de cette « monétarisation des services de la nature » (selon l'expression du copain Nicolas Bouleau), je vous pose la question : ne vaudrait-il pas mieux rémunérer la roussette ? C'est sûr qu'avec un salaire de misère comme le sien (de100$ à 200$ l'hectare), elle a du mal à faire face au coût sans cesse croissant de la vie de caverne Nicole !!! même pas de quoi se payer une couverture sociale décente...

Alors forcément elle tombe malade, elle ne se soigne pas correctement et peu à peu elle ne peut même plus venir aux manifs de lutte ouvrière...
Et ce n'est pas la mise à l'agenda de l'assurance santé pour tous du président Obama qui changera la donne : elle n'est même pas intégrée dans la liste des bénéficiaires, sous le prétexte fallacieux qu'elle n'est pas inscrite sur les listes électorales.

Devant cette injustice sans nom, qui évoque incontestablement les plus grands scandales de l'histoire, de la traite des nègres à l'affaire DSK, il nous faut nous mobiliser. Prétendre que les agriculteurs américains auront suffisamment d'éthique et de morale pour réviser à la hausse les conditions contractuelles de leurs "collaborateurs", c'est tout simplement trop faire confiance encore une fois aux logiques auto-régulatrices des marchés et à leur main qui n'est plus si invisible que cela. C'est se défausser injustement de nos responsabilités aux dépends des plus faibles, en attendant inertes et apathiques que notre propre tour arrive.


sources :
http://www.fws.gov/whitenosesyndrome/pdf/WNS_Mortality_2012_NR_FINAL.pdf

http://www.enviro2b.com/2011/04/20/usa-les-agriculteurs-menaces-par-la-disparition-des-chauve-souris/

http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/04/22/sur-la-valeur-economique-des-chauves-souris-comme-pesticides/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire