dimanche 9 décembre 2012

Le score Klout




Il ne faut surtout pas confondre Klout et Klute, le premier étant un sombre index internet, le deuxième un film où Jane Fonda faisait la péripatéticienne, pour ne pas dire la pute, dans les ruelles sombres de New York.
Quoi que...

A en croire ses hérauts, dont font partie certains recruteurs aux méthodes "d'avant garde" sans doute apprises sur les chaînes de tri en décharge, le score Klout permet de mesurer le niveau d'influence d'une personne sur les réseaux sociaux, en fonction des "likes", des "followers" et de tout un tas d'immondices numériques, atroces trainées puantes d'un pseudo leadership réseautique.

Je me défends d'avoir eu des idées préconçues sur cette abjection,  je suis même allé lire tout un tas d'articles écrits par des types plus intelligents que moi (c'est dire) qui expliquaient Ô combien ce nouveau modèle permettant de cibler le "lead" (pour les non initiés entendez "le prospect", pour les autres ce n'est pas la peine de faire les malins avec vos mots d'anglais) était pertinent à l'époque bénie du web 2.0.

Si on résume, Klout est un outil de marketing au service des grandes enseignes internationales utilisant les geeks, les no-life ou plus largement n'importe quel quidam postant les vidéos de sa sœur sur internet pour faire la promo de leurs débris consuméristes - il suffit de regarder la gueule des types ayant un score Klout supérieur à 60 pour s'en convaincre :




Vous l'aurez compris je suis donc contre Klout. Je suis d'ailleurs contre tout un tas de choses commençant par un K : le Kukusklan, le Karaoké japonnais, les Kilogrammes, les Khâgneux, le Kidnapping (sauf s'il s'agit d'Adriana Karambeu) et la Kordéon, mais là n'est pas le sujet.

Non que je fusse en quête d'un sujet polémique ou que je cherchasse un déversoir afin d'écouler un fiel aux relents bassement narcissiques sous l'emphytéose d'une plume leptologique. Il y a déjà la gazette locale pour cela.

Revenons sur ce que nous racontent les Klout "likers" trop chebrans :

"Klout n'est pas juste le simple outil de mesure d'influence pour lequel des dizaines de sites polémiquent actuellement sur la justesse du calcul du nombre de K attribué, Klout est une plateforme d'inter-médiation dont le but est d'identifier les influenceurs les plus importants au niveau mondial, afin de négocier avec les grandes marques partenaires, la mise en place de canaux d'influences auprès des acteurs sociaux réputés.

Votre contre-partie ? des cadeaux à foison, pour peu que vous ayiez sélectionné les secteurs porteurs dans votre profil, et que vous y soyiez exceptionnellement actif !

A vous les appareils photos Canon, Nikon, les iPads ou iPhone gratuits, les places de concerts offertes, ou les séjours au soleil dans des Hôtels tous frais payés, mais soyez rapide, les offres Perks sont véritablement prises d'assaut: premier arrivé, premier servi !"





Ouh là là... vite vite je créé mon compte illico...
A l'heure où un culte de latrie s'installe envers la Performance, on en vient à mesurer vraiment n'importe quoi. Il faut performer dans le domaine professionnel (bon, ça encore ...), en matière sexuelle (bientôt le score leboncoup.com ?), et maintenant sur les réseaux sociaux.

A quand la mesure des égos sur-dimensionnés ?

La recherche d'un taux de reconnaissance, de satisfecits virtuels, engage l'individu dans un processus d'aliénation face à sa présence sur le net, et particulièrement sur les réseaux sociaux. Cette quête insatiable de points Klout a tous les atours d'une relation de dépendance, soutenue, exacerbée même par l'ego des crétins qui l'entretiennent. Sauf qu'ici la came, c'est un chiffre à deux digits, réducteur et froid, un peu comme si on limitait la blonde à son tour de poitrine.

On est dans le pathétique, c'est le mythe de Sisyphe rejoué par le bousier, où le rocher à rouler jusqu'en haut de la colline n'est qu'un vaste agrégat de foutaises hexadécimales.
Le business modèle de Klout tient au fait que des entreprises soient prêtent à payer pour entrer en contact avec les scores influents, afin de disposer de leur "rayonnante" aura sur internet. Hors ceux ci ne sont absolument pas représentatifs de la masse de leurs consommateurs, surfant eux aussi sur le web. C'est peut être même le contraire.

On tombe dans l'infra-marketing, le pire du web 2.0, ou encore ce que la la télé-réalité est à la télé, un avilissement en règle des masses.

Lorsque l'on comprend que les "influencers" se voient offrir des WE thalasso et autres joyeusetés à condition qu'ils parlent en bien des marques, on se dit qu'on n'est pas si loin de Klute et des rues sombres de big apple.

A la limite, on préfère encore le service de Doodoo (désormais Uplike) qui permet de proposer du contenu en fonction des  "likes" de son réseau social... c'est quand même plus intelligent qu'un blafard score à deux chiffres.


Pat

sources :

http://klout.com/corp/klout_score

http://lecercle.lesechos.fr/cercle-entrepreneur/marketing-communication/221134603/generation-leads-online-lead-management-pilote

 http://www.trackbusters.fr/actualites/20120924-klout-e-reputation-comment-gagner-des-cadeaux-1.html

http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/doodoo-devient-uplike-et-leve-400-000-euros-1212.shtml 

samedi 1 décembre 2012

Une idée de recette pour les fêtes



Les fêtes approchent et vous êtes un peu court coté idées pour éblouir vos amis avec une recette originale ? Surprenez les avec un joli plat traditionnel Inuit : le Kiviak

Pour cela il vous faudra :
  •  Un phoque (je vous conseille une expédition de nuit au marineland le plus proche, par contre n'y allez pas tous en même temps vous allez les affoler)
  •  Des Mergules ou autres Guillemots (deux à trois cent individus, selon le nombre de convives)
  •  Du fil à coudre (une expédition de jour à mercerie la plus proche suffit)
  •  Une grosse pierre plate
  •  Un vide sanitaire ou un jardin
  •  Une bêche
  •  Des voisins tolérants (on nous a signalé dans certains cas quelques odeurs incommodantes)

Commencez par attraper deux ou trois cent petits oiseaux sur les falaises les plus proches de votre maison, tordez leur le cou, réservez.


On nous signale que les canetons de la mini-ferme du coin font également très bien l'affaire.

Ouvrez le phoque dans toute sa longueur en commençant par le bas de l'abdomen. Éviscérez sans rincer.

Placez les palmipèdes et autres volatiles entiers à l'intérieur du phoque, en leur laissant plumes, becs et pattes. Refermer soigneusement l'estomac du phoque et recoudre avec le fil. N'hésitez pas à faire des points serrés pour assurer la résistance de l'ensemble, quitte à demander l'aide d'un voisin psychopathe et désœuvré pour tenir la jointure. Badigeonnez la couture avec de la graisse afin d'assurer son étanchéité.

Faites un trou dans votre vide sanitaire ou dans votre jardin, façon Emile Louis. Y placer le phoque dans la bâche isotherme. Posez la grosse pierre plate sur l'ensemble et attendez six à sept mois que la volaille fermente.


Pour l'ouverture je vous conseille de commencer par prendre une ou deux Slivovice, Palinka ou tout autre tord boyau slave, histoire de mettre en veille les bulbes olfactifs, et de limiter la perte neuronale.

Placer les guillemots (du moins ce qu'il en reste) sur un grand plateau en bois peinturluré (celui de la dernière fête des mères) et servir tiède.

Voilà, bonne dégustation !

Avec un peu de chance vous pourrez garder une bonne partie des cadeaux Noël pour l'année prochaine.

Bobby

Sources :
http://en.wikipedia.org/wiki/Kiviak

http://foodlorists.blogspot.fr/2008/12/kiviak.html