jeudi 29 mars 2012

Salut les loulous


Il y a parfois des moments où de brefs souvenirs vous traversent avec fulgurance. On se demande pourquoi ça revient, comme ça, maintenant. C'est ce qui m'est arrivé samedi dernier en décollant le papier peint de la cuisine. Sûrement les vapeurs de la décolleuse, ou juste l'effet papier peint... ça vous ramène en arrière.

J'ai voyagé jusqu'à l'époque où, il y a quelques années, mon cerveau encore mou hésitait entre la carrière de dessinateur industriel et celle de super héro que vous connaissez.
C'était l'époque où, stagiaire à dessiner des turbines, j'observais de mon œil torve les Patrick, les Thierry et les Michel en me demandant quelle mystérieuse pulsion poussait ces types à concevoir des turbines du matin au soir, sans compter la pause café, et ce depuis des dizaines d'années.

C'était l'époque où Thierry justement, prenait même des cours du soir pour dessiner des turbines encore plus grosses, encore plus belles, encore plus folles.
C'était l'époque où Thierry toujours, arrivait tous les matins en lâchant un superbe "salut mes loulous".

Salut mes loulous. Une véritable tape dans le dos, de celles qui vous remontent les lombaires et vous font danser les poils des avants bras sous la chemise mal repassée. C'était la franche camaraderie, la bonne vieille fraternité des cours d'école. "Ses" loulous qu'on était, pas ses collègues, pas ses "collaborateurs", pas "son équipe". Je suis sûr qu'il ne savait même pas ce que c'était que le "team building" et qu'il s'en serait soucié comme de sa première ampoule aux pieds. Je suis sûr qu'il n'en avait rien à f... des tests de personnalité à l'américaine  pour apprendre à bosser avec ses pairs. C'était un type normal, point barre. Un humaniste.

 Jojo

Sources :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire