mercredi 3 juillet 2013

La flip(pe) education


Aujourd'hui il pleut, et c'est une bien belle journée pour se cultiver.

Le ministre français de l'éducation a récemment posé la question, judicieuse, de l'étalement du temps de l'apprentissage en raccourcissant les grandes vacances et en coloriant de nouvelles cases sur l'emploi du temps des gosses. Notre héro de la semaine décimale souhaite combler le fossé qui se creuse actuellement entre les écoles françaises et celles d'autres pays socialement développés, et s'attaquer de front aux écarts entre les riches et les pauvres. Car l'éducation, c'est comme la bouffe, la qualité baisse avec le niveau social...
Aussi incroyable que cela puisse paraitre, Yacine et Linda ont moins de chance d'obtenir une mention au bac que Côme ou Hortense.

Notre audacieux ministre propose même des exemples d'emploi du temps, armes suprêmes contre le désastre de l'illettrisme croissant, dont il est facile de mesurer l'ampleur en lisant le forum des feux de l'amour (je vous conseille l'expérience...).




Que dire de la motivation des profs ?
Du développement de leurs qualités pédagogiques ?
Des mécanismes de transmission du savoir, où le sachant confine trop souvent l'apprenant dans une torpeur passéiste ?

Contrairement à ce que l'on raconte ici et là, l'éducation n'est pas une science, entendons par là que l'instruction n'obéit pas à des règles universelles et non controversées. L'éducation est un art, dans le sens où seuls de multiples essais et un véritable pragmatisme permettent de s'adapter à un environnement et à des besoins divers.

Depuis longtemps déjà, sociologues et psychologues soulignent que les processus d'apprentissage varient d'un individu à un autre. Si certains préfèrent aborder de nouveaux sujets de manière théorique, d'autres voudront d'abord être mis en situation. Confiner le débat aux simples questions d'agenda ou de répartition numérique des encadrants, c'est clairement ne pas vouloir poser la question de fond : comment transmettre le savoir au 21ème siècle. Le professeur doit-il être conforté dans son rôle de média du savoir, ou développer de nouvelles compétences, un leadership qui ne dirait pas son nom, pour faire face à des besoins de connaissances et des modes de transmission qui évoluent sans cesse et de plus en plus rapidement ?

On peut souligner le développement outre-atlantique des MOOC (Massive Open Online Course) c'est à dire « Cours Massifs en Ligne Libres », un modèle nouveau basé sur le e-learning.
Daphne Koller, professeur à Stanford et chercheuse, a lancé en 2012 avec un de ses copains (Andrew Ng)le concept de "Flip Education", où l'étudiant utilise des ressources en ligne (prinicipalement des vidéos) pour préparer le cours qui sera animé par un professeur. La classe devient planétaire, et le rapport élève / professeur devient une relation active.

On trouve désormais des milliers d'heures de cours sur des sites comme Coursera (celui de Daphne) ou encore Udacity. L'élève devient acteur de sa formation, le professeur un passeur. Plus d'une trentaine de grandes université ont déjà joué le jeu en mettant à disposition des cours en ligne gratuits, de chimie, de littérature ou d'histoire grecque.

En matière d'éducation, l'Etat ne peut pas tout, bien au contraire...

sources :

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/20/le-niveau-scolaire-baisse-cette-fois-ci-c-est-vrai_1835461_3232.html

http://www.lemonde.fr/education/article/2012/08/09/la-salle-de-classe-planetaire_1742909_1473685.html

http://coulmont.com/blog/2012/07/08/prenoms-mentions-bac-2012/

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